Des ascenseurs urbains au port de commerce de Brest ?
Intervention de Bernadette MALGORN – Conseil de Brest métropole du 1er février 201

« Monsieur le Président,
De COP en COP, les dirigeants de la planète prennent des engagements de réduction des facteurs anthropiques du réchauffement climatique. Les questions de mobilité sont une des cibles principales des plans climat-énergie portés par les pouvoirs publics et notre collectivité a à cœur d’y apporter sa contribution. Mais la première réponse est d’éviter de créer de nouveaux besoins de déplacements grâce à un urbanisme sobre et cohérent.
C’est l’inverse que vous avez pratiqué à Brest depuis une quinzaine d’années. J’ai qualifié votre choix d’ « urbanisme en manteau d’Arlequin » par la multiplication de nouveaux espaces urbanisés et par votre projet de cœur de ville dilaté.
Votre politique a eu deux conséquences fâcheuses :
- Elle a affaibli le centre-ville puisque dans une période de stagnation démographique, elle a consisté à déshabiller Pierre pour habiller Paul ;
- Elle a aussi brouillé la vocation initiale de l’espace portuaire, comme si le tertiaire et les loisirs devaient prendre le pas sur l’économie maritime que nous considérons quant à nous comme prioritaire.
L’urbanisation décousue de ces zones a créé des besoins nouveaux en matière d’accessibilité. Eh, oui ! Vous vous êtes comportés comme les tenants de l’hyperconsommation qui par la grâce du marketing comblent le vide qu’ils ont créé ?
Mais on ne réécrit pas l’histoire. Les usagers ne peuvent pas être pénalisés des inconséquences des élus. Ce problème d’accessibilité trop tard identifié, vous proposez de le résoudre par des ascenseurs urbains. C’est en effet une des options possibles. Dommage que la concertation ne soit pas plus ouverte.
A ce stade, nous alertons sur deux points qui doivent faire l’objet d’un soin particulier :
- la sécurité des usagers et des équipements, d’autant que rien n’est dit sur l’exploitation, et son coût ;
- l’insertion paysagère des ascenseurs notamment sur la perspective du Château, élément majeur du patrimoine brestois dont nous devons être les premiers défenseurs.
Quant à l’impact financier, nous regrettons qu’il n’y ait pas de comparaisons avec des solutions alternatives en investissement et exploitation. Nous avons noté que le plan de financement avait recours au versement transport mais dans des proportions qui n’exigent pas son augmentation.
A ce stade, nous nous abstiendrons. »